Article de Stéphane Kolodziejczyk, président de KOLTECH, dans la rubrique SIRH de RH Demain, le site des Ressources Humaines Innovantes
Les métiers du recrutement changent. Non seulement parce que le marché de l’emploi lui-même évolue radicalement, et que la relation au travail des jeunes générations a changé, mais aussi parce qu’un phénomène d’apparence insignifiant risque de bouleverser le recrutement : ce phénomène porte des noms plus barbares les uns que les autres : automatisation, informatisation … Autant de mots (maux ?) qui peuvent faire peur appliqués à des métiers qui touchent d’aussi prêt « l’humain ».
La progression de l’utilisation des logiciels dans le monde du recrutement semble inéluctable : sans doute l’un des derniers bastions touchés, on demande aujourd’hui aux Ressources Humaines de l’efficacité, de la productivité, de la traçabilité.
Dès lors qu’il se lance sur « la voie du progrès », le recruteur s’aperçoit que le chemin est semé d’embûches : en premier lieu il se trouve confronté à une offre surabondante de logiciels qu’il est parfois difficile de distinguer les uns des autres.
Comment s’y retrouver dans la jungle des solutions ? Parmi tous les critères de choix, il en est un souvent oublié et pourtant primordial : le critère métier. Lorsque je choisis une solution, ce qui doit m’importer ce n’est pas tant la couleur du pixel ou du fond d’écran que la compétence RH de l’éditeur. Car mon processus de recrutement doit précéder l’outil et non le second le contraindre. La mise en œuvre d’un logiciel de recrutement est aussi l’occasion de porter une réflexion sur mon organisation passée et sur les nouvelles évolutions possibles. Mon prestataire a-t-il l’expérience nécessaire pour m’accompagner dans cette démarche ? Voilà une question clé.
Le logiciel RH ne peut pas être un logiciel sur étagère : c’est mon organisation et ma relation avec le candidat qui est en jeu.
On observe sur le marché des typologies d’acteurs très différents :
- Les médias : sites emplois, moteurs… Les solutions proposées fortement industrialisées et quelque peu rigides ont plus vocation à garder l’utilisateur dans le giron du média qu’à répondre à ses besoins propres.
- Les sociétés de services informatiques ou les éditeurs issus de sociétés informatiques : parties d’un premier projet, elles tentent de dupliquer le modèle, mais leur connaissance étant essentiellement informatique et technique, elles ne peuvent constituer que des solutions temporaires au mieux. Le taux de mortalité est le plus élevé dans cette catégorie.
- Les sociétés de conseil en Ressources Humaines : elles connaissent bien le métier de l’utilisateur, mais peu celui d’éditeur.
- Les éditeurs « pure player » : de tailles diverses, ceux qui réussissent se caractérisent tous par une double compétence forte : métiers du recrutement et de l’édition de logiciel.
Sur un marché en pleine structuration, seul l’avenir nous dira quels seront les acteurs ayant choisi la meilleure approche. Mais si on observe le mouvement général de l’industrie informatique, on peut affirmer que les solutions gagnantes seront celles qui sauront gommer leur aspect purement technique au profit de la mise en avant des aspects métiers de l’utilisateur. Et nous pourrons enfin oublier l’informatique !
Stéphane KOLODZIEJCZYK